Il y a deux situations très distinctes du cancer de la prostate : le cancer localisé et localement avancé, et le cancer métastatique, qui a déjà essaimé des cellules dans d’autres organes. Le cancer localisé peut se guérir, le cancer avancé peut se soigner mais aura toujours tendance à échapper au traitement à la longue. De nos jours grâce au dépistage, la plupart des cancers nouvellement diagnostiqués sont au stade localisé, donc guérissable.
Trois options sont envisageables :
- la surveillance active,
- la chirurgie,
- la radiothérapie.
La décision dépend de plusieurs éléments et se prend après une réflexion approfondie entre le patient et les soignants. Parmi les facteurs à évaluer il y a le stade (T) et le grade de la tumeur (Gleason). L’état général du patient, ses antécédents, les méthodes à disposition et l’expérience des médecins, enfin le sentiment personnel du patient face aux différentes approches seront les éléments qui permettront le choix du traitement le plus sereinement possible.
La surveillance active
Partant d’une tumeur qui ne semble pas trop agressive (Score de Gleason <7) petite (tumeur non palpable) et d’un PSA bas (<10), on peut se dire que rien ne presse. Ces 3 éléments précités seront régulièrement réévalués (nécessité de répéter éventuellement les biopsies) en gardant en réserve la chirurgie ou la radiothérapie le jour où l’un des paramètres s’aggravera.
- Avantage : pas de traitement immédiat.
- Désavantage : le souci de vivre avec un cancer non traité, le risque de se faire prendre de vitesse par une tumeur petite mais développée près de la capsule et qui la transgressera sournoisement. Il y a également le risque d’être passé à côté de foyers cancéreux plus agressifs lors de la première biopsie.
La prostatectomie radicale
Cette opération vise à retirer totalement la prostate avec son enveloppe (capsule) ainsi que les vésicules séminales et nécessite de rebrancher la vessie sur le canal urinaire (anastomose vésico-urétrale). Les ganglions seront également retirés. Le Centre d’Urologie propose la méthode robot assistée (robot Da Vinci®) qui est l'évolution de la laparoscopie en améliorant la vision et la précision du geste
La radiothérapie
Préconisée plutôt pour des hommes qui ont plus de 70 ans, la radiothérapie peut aussi être indiquée pour des hommes plus jeunes qui présentent des contre-indications médicales à la chirurgie : problèmes cardiaques, pulmonaires notamment. La radiothérapie détruit les cellules cancéreuses à l’aide de rayons dirigés vers la prostate et la région prostatique. Elle peut être interne (brachythérapie ou curiethérapie) ou externe (radiothérapie conformationnelle).
Le traitement focal par ultrasons (HiFU)
les petites tumeurs peu agressives pourront être traitées à l’aide du Focal One, appareil qui concentre des ultrasons sur la partie malade de la prostate et permet son ablation sans recourir à la chirurgie. Le suivi du traitement est assuré par des IRM et le dosage du PSA en suivant le principe de la surveillance active.